Routes solaires : ça roule ou pas ?

 
Routes solaires

Inaugurée en 2016 sur une distance d’1 km, en Normandie, c’était la plus longue route solaire du monde. Trois ans plus tard, le moins que l’on puisse dire est que le bilan est plutôt décevant. Faut-il pour autant renoncer au rêve de produire de l’électricité sur nos routes ?


Deux fois moins d’électricité que prévu

1 km de long, 2 800 m² de panneaux photovoltaïques recouverts de résine, une production de 149 459 kWh par an attendue, de quoi alimenter en électricité une ville de 5 000 habitants : le tronçon de route solaire sur la RD 5, dans l’Orne, avait de quoi séduire. Produire de l’électricité à partir d’infrastructures déjà existantes : la promesse était des plus alléchantes. Hélas ! Trois ans plus tard, selon une enquête du journal Le Monde, les panneaux se détachent, la résine est fortement endommagée et la production d’électricité n’a atteint que 78 397 kWh la première année. Afin de diminuer les nuisances sonores générées par le revêtement, la vitesse a dû être réduite à 70 km/h.

Coût de production élevé

Parmi les critiques les plus fréquentes portées contre le projet, celle du coût de production au kWh nettement plus élevé que dans une centrale classique, revient le plus souvent. D’autres font remarquer que le positionnement des dalles à l’horizontal n’est pas d’un rendement optimum.

D’autres pistes d’innovation

Ingénieurs et concepteurs n’entendent pas renoncer pour autant. Des panneaux – plus résistants et moins bruyants – pourraient être installés sur des portions de voierie plus courtes et des surfaces plus petites afin, par exemple, de fournir de l’énergie pour la signalisation ou l’éclairage public. Aux Pays-Bas, les autorités envisagent d’en installer sur les pistes cyclables afin d’alimenter la recharge électrique des vélos ou des trottinettes. D’autres enfin se tournent vers une autre piste : récupérer la chaleur de l’asphalte chauffé par le soleil et la transformer en électricité.